Soiliance Production

Corps/Estime de soi : Etre bien dans sa peau, au-delà de la tyrannie du miroir

Une clé de l’estime de soi : être bien dans sa peau au-delà de la tyrannie du miroir.

Pascal Prayez, débute sa vie professionnelle comme kinésithérapeute, mais comme Joël Savatofski c’est l’univers de la relation à l’autre par le toucher, qui l’intéresse. Il s’éloigne donc du métier de kiné, pour se former en psychologie clinique, il ira jusqu’au doctorat. En parallèle, il enseigne le toucher dans la relation de soins, il écrit de nombreux ouvrages sur la juste présence, l’estime de soi dont son dernier livre : »Julie et l’estime de soi » présenté sur ce site. Pascal est devenu un incontournable de nos congrès, nous aimons ses convictions et la clarté de son discours.

Nous sommes heureux de vous présenter son intervention au congrès du toucher-massage(r) en 2016, à Dijon.

Pascal nous dit : « Je suis un bébé porté, touché, câliné. Ces bonnes sensations que la vie me donne, je les redouble en me touchant moi-même : j’ai une peau pour percevoir et pour réfléchir. Dans cette conscience première de mon corps, je suis bien dans ma peau, donc je sais, je sens que j’ai de la valeur.

Ensuite, je réfléchis avec mes yeux et je découvre que ce fabuleux petit personnage qui danse dans le miroir, c’est moi ! Comme je suis beau, comme je suis belle ! Cette deuxième réflexion est tellement exaltante que j’en oublie les sensations d’avant.  Mon corps devient un objet de fierté… Et je grandis, sans savoir que je suis tombé dans le piège du regard de l’autre. Tout va bien lorsque je reçois son admiration, tout va mal si ce n’est pas le cas.

Me voici adolescent-e et mon corps ne cesse de se transformer, avec des raisons de me réjouir mais aussi de m’inquiéter : mon image dans le miroir n’est jamais exactement comme je la rêve !

Puis je deviens adulte, tentant de vivre avec cette double conscience du corps : celui que je perçois du dedans, lorsque je suis bien dans ma peau, et ce corps que je juge dans le miroir, conforme ou non aux images idéales de la société dans laquelle je vis.

Un jour, peut-être, je serais gravement malade, ou j’aurais un accident, un jour, il m’arrivera de vieillir… Et si je ne pense qu’avec mes yeux, je risque la mésestime de moi.

Qui saura me toucher avec assez d’amour et de respect pour que je me réconcilie avec mon corps ? Qui m’aidera à oublier la tyrannie du miroir ? A retrouver le sentiment de ma valeur au-delà des apparences ?

Une clé de l’estime de soi : être bien dans sa peau au-delà de la tyrannie du miroir

Le tout-petit a le sentiment de sa valeur parce qu’il est touché, porté et qu’il apprend à réfléchir avec sa peau… Mais la découverte triomphale de son image dans le miroir lui fait oublier ce contact intime avec lui-même.

Pourra-t-il échapper au piège du miroir lorsqu’il deviendra adolescent, jeune adulte ou, bien plus tard, adulte très âgé ? Qui saura le toucher avec assez d’amour et de respect pour qu’il se réconcilie avec son corps ? «