Soiliance Production

Relation d'aide : La relation d’aide au cœur du soin

Conférence de Rosette Poletti filmée au congrès du Toucher-massage à Lyon, en juin 2012.

Tout soin donné, implique un contact physique entre un soigné et un soignant. De tout temps cette relation a été perçue comme très importante, dans tous les premiers ouvrages professionnels on met en évidence cette relation d’aide.

 C’est en 1951, qu’Hildegarde Peplau donne les bases de cette relation d’aide, à savoir : » le soin infirmier est fondamentalement un processus interpersonnel qui favorise la santé, la personnalité du soignant fait une différence majeure dans la façon dont la personne soignée vivra sa maladie, enfin la formation doit favoriser le développement personnel de l’étudiant. »

Puis il y a eu l’émergence des travaux de Carl Rogers, qui a posé les bases de la relation d’aide. Il a mis en avant des éléments suivants : la notion de non-jugement, d’acceptation de soi, de l’autre, ce regard inconditionnel positif, le potentiel de croissance et de créativité chez l’individu, la congruence entre ce  que l’on est et ce que l’on vit. Ces apports ont été très déterminants dans ce qui a été ensuite la démarche d’accompagnement. La notion d’accompagnement c’est permettre à la personne de trouver ses propres ressources. Ce que vient chercher la personne : une forme d’amour sous forme d’écoute, de chaleur humaine, d’empathie, de compassion. La personne cherche quelque chose qu’elle ne trouve pas forcément dans sa vie et qui pourra lui permettre de cheminer, d’aller plus loin.

Suite aux travaux de ces deux pionniers, d’innombrables chercheurs et praticiens ont affiné les concepts, différentes techniques ont été mises au point pour savoir écouter la personne, l’aider à reformuler. Six décennies après les travaux de Peplau et Rogers, la relation d’aide n’est pas assez pratiquée. Les obstacles sont nombreux, les soignants ne disposent de temps réservé à cela, ils sont ni évalués, ni valorisés sur cet aspect des soins.  Rosette Poletti nous dit : « J’ai passé 40 ans de ma vie à défendre cette relation d’aide dans les soins. Aujourd’hui bien des choses ont changé mais l’angoisse devant la maladie, la peur de la souffrance, sa propre finitude restent et nécessitent cette relation d’aide ».

Plus que jamais la relation est au cœur du soin. Plus que jamais les soignées ont besoin de rencontrer des soignants pleinement humains, capables d’ouverture, et de compassion active. Les circonstances ne sont pas favorables, mais la plupart des soignants désirent installer cette relation guérissante, le vrai pouvoir est cette qualité intérieure qui inclut cette tendresse et cette compassion. Vous êtes ceux qui vont prendre le relais et être porteurs de cette capacité de compassion dans les 40 années qui viennent.