Portrait de praticien

Myriam Vera-Stefanaggi

Présentation

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Myriam, petit bout de femme vive, enjouée, pétillante.
Pendant sa formation, j’ai eu l’occasion de la rencontrer deux ou trois fois, de ces moments fugaces, il me restait en souvenir ses beaux yeux rieurs et son allure dynamique.

Mais la rencontre, la vraie rencontre s’est faite à la lecture de son mémoire qui a conclu le parcours de sa formation Praticienne en relation d’aide par le Toucher-massage®. Je suis ressortie de cette lecture, scotchée, fascinée et puis… pour caresser mon ego dans le sens du poil, comblée… Je venais de lire le parcours de quelqu’un qui avait complètement intégré nos valeurs et les fondamentaux qui construisent notre enseignement, j’avais en face de moi quelqu’un qui malgré les grandes vagues déferlantes de la vie (un tsunami dans son cas) avait tenu le cap et était heureuse de s’emparer des pratiques enseignées pour continuer la mission qu’elle s’était donnée : mettre un peu plus d’humanité en milieu carcéral.

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Le partage de son expérience m’a paru être nécessaire et puisque le congrès du Toucher-massage® ne sera pas avant les 31 mai et 1er juin 2021, voici en avant-première, le portrait de Myriam.

Infirmière depuis plus de nombreuses années, Myriam dit aujourd’hui : « être toujours aussi enthousiaste dans son exercice, ne pas être blasée, blindée ou fatiguée, elle se dit toujours curieuse, quelquefois rebelle, mais encore vraiment émerveillée par la richesse de ce métier. »

Oser, Myriam a su le faire en choisissant une formation Toucher-massage® pour s’enrichir d’un outil d’accompagnement psychologique pour le mieux-être des détenus en milieu carcéral. Sa détermination a été mise à rude épreuve, il lui a fallu passer outre l’avis de ses collègues qui ne comprenaient pas ce qu’elle pouvait bien pouvoir faire avec cette formation, dans un milieu où le toucher est un tabou absolu. Le début de la formation avec l’apprentissage du massage Essentiel (Massage bien-être sur l’ensemble du corps) donnera d’abord raison à ses collègues : Myriam est déstabilisée, elle émet des doutes sur son choix et puis elle se trouve pataude, maladroite. Mais elle se cramponne et c’est la session « au cœur des soins » avec Gina Caggiano comme formatrice en relation d’aide qui lui ouvre les portes du chemin. Elle s’est sentie chez elle, en accord complet entre ce qui était dit et ce qu’elle sent, ce qu’elle comprend de la relation au toucher. C’est au retour de ce stage, que Myriam commence à mettre en pratique des séances de massage bien-être à ses proches.

La session santé mentale sera de la même façon très réconfortante, Myriam y trouve la réponse à ses questions, notamment toute la sémantique, qui lui permettra avec des mots choisis et un discours plausible d’argumenter auprès de ses collègues et de l’équipe médicale. L’ensemble des techniques utilisées et surtout le cadrage nécessaire en psychiatrie comme en milieu carcéral seront une aide d’importance dans sa pratique.

Après la joie de l’apprentissage, le cauchemar d’une vie, Myriam plonge dans la détresse d’une mère qui perd son fils Pierre, jeune adulte. Myriam décide tout de même de poursuivre la formation. Aujourd’hui, elle parle de réancrage dans un élan de vie. C’est cette passion pour le “prendre soin” qui l’a maintiendra debout, vivante. Myriam repart déterminée, elle met en pratique ses acquis et organise son premier suivi de pratique avec un jeune homme identifié comme rebelle. Le second suivi de pratique, lui est proposé par le médecin, il s’agit d’un Monsieur en fauteuil roulant ayant des douleurs articulaires importantes au niveau des jambes et sur tout le reste du corps dès qu’on le touche !

Ces deux accompagnements donnent des résultats très encourageants. D’autres pratiques succéderont, cadrées par une décision médicale. Myriam s’autorise aussi des gestes bien-être dans le cadre d’un soin technique : réfection d’un pansement, prise de sang, etc. Et puis cerise sur le gâteau, c’est une grève des surveillants, qui permettra d’expérimenter le massage assis entre collègues. !

Aujourd’hui, un an après la fin de sa formation, Myriam nous dit découvrir encore de massage en massage les effets bénéfiques pour les personnes dont elle prend soin.

L’organisation du service l’autorise à recevoir sur une demi-journée tous les 8 à 10 jours les personnes qu’elle programme en Toucher-massage. Ce n’est déjà pas si mal dit-elle, mais comme elle ne peut pas recevoir beaucoup de patients, elle a affiné les critères d’indication.