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Soiliance n°11

septembre 2017

Editorial

L’infini est dans la paume de la main
« Pour réduire le burn-out qui affecte les professionnels de la santé, et ne pas déshumaniser une profession dont l’essence même est l’humanité, il serait utile d’offrir
à ceux qui s’y engagent des moyens de développer les qualités intérieures dont ils ont besoin pour mieux secourir les autres. » Matthieu Ricard

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Et bien oui… Comme, vous pouvez le lire, Matthieu Ricard est profondément en accord avec ce que nous pensons et défendons ensemble, je n’ai donc pas pu résister au plaisir de partager avec vous ces quelques mots. Il faut bien rêver un peu ! Mais revenons à la réalité…

Le monde de la formation continue adulte change énormément, les repères vont être fondamentalement différents. Les infirmières redeviennent des techniciennes, les aides-soignantes restent dans leur rôle propre.

Alors que, quatre ans en arrière, le Ministre de la Santé et la Haute Autorité de Santé (HAS) encourageaient les soignants à se former aux techniques non-médicamenteuses pour soulager la douleur, aujourd’hui, le gouvernement fait volte face dans ses recommandations. Globalement le développement personnel ne fait plus partie des priorités dans l’enrichissement du métier de soignant.

Plus étonnant encore, les techniques complémentaires, pourtant vivement plébiscitées il y a 4 ans, sont retirées des orientations nationales prioritaires dans le domaine du développement professionnel continu. 

Le toucher, quant à lui, n’a plus le droit de citer dans les programmes de formation DPC : sauf pour les enfants, pour lesquels par chance les formations de soins apaisants ont été épargnées.

Comment comprendre ces nouvelles directives ?
Ces décisions concernant le devenir de nos mains nous laissent sans voix. Parmi les éléments de compréhension qui s’offrent à nous, nous remarquons un durcissement dans les programmes de formation validés par l’agence nationale du développement professionnel continu.

Ce choix de rigueur intervient en parallèle de la signature d’une convention entre la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (MIviludes) – placée sous l’autorité directe du Premier ministre – et l’Agence nationale du DPC. Les propos engageant cette convention sont clairs : « En
quelques années, l’engouement du public pour des pratiques thérapeutiques alternatives, non validées scientifiquement, et l’essor des formations délivrant des diplômes non reconnus par l’Etat à des personnes susceptibles d’abuser de la fragilité des patients, ont pu exposer ces derniers aux risques de dérives sectaires.

A ce constat vient s’ajouter un phénomène émergeant qui est
l’intérêt croissant de la part de professionnels de santé pour les pratiques dites de « médecine douce », et la revendication d’une autre médecine, qui se traduit notamment par la demande d’actions de formation dans le cadre du développement professionnel continu (DPC).

La relation soignant-soigné est clairement rangée parmi ces pratiques thérapeutiques alternatives, faute de données scientifiques sans doute… C’est tout de même faire l’impasse sur l’apport des neurosciences qui ne sont pas sans démontrer l’importance, dans le processus de guérison, de l’état psychologique du patient et de l’importance de la relation de confiance établie avec les professionnels qui l’entourent.

Sans même aborder la question du bon sens, ces dernières données ne suffisant pas, elles n’ont pas d’impact dans les décisions prises par l’administration. Trop de peurs persistent, en particulier ces peurs vieilles de 20 ans sur la possibilité d’abuser de la crédulité des patients, de profiter de leur fragilité pour les enrôler dans une secte. Cela nous laisserait penser que nombre de soignants font partie de sectes et que c’est le problème numéro 1 à l’hôpital aujourd’hui !

L’ANFH abonde dans ce sens aujourd’hui et les formations qui ne font pas parties du Registre national des certifications professionnelles (RNCP) validées par le Ministère de l’emploi ont de plus en plus de difficultés à être prises en charge.

Sans doute n’est-ce qu’un mauvais passage… Les soignants
oseront-ils un jour prochain revendiquer leur libre arbitre et leur besoin de développer leur compétence en lien avec un savoir-faire relationnel, qui en ce qui nous concerne, redonne ses lettres de noblesse à la main, à leur génie et leur générosité.

Par ces temps d’orage, l’association Soiliance continue son bonhomme de chemin. Comme un pari sur l’avenir, nous continuons à encourager les initiatives et les projets qui visent à apporter confort et réconfort par la pratique du Toucher-massage® à toute personne qui en exprime le besoin.

Les projets 2017-2018 sont nombreux, je vous laisse les découvrir au gré de la lecture de ces quelques pages.

Soiliancement vôtre.
Jacqueline THONET
Présidente de l’association Soiliance

Sommaire

Congrès 2018 : Un cœur entre les mains… notre prochain grand rendez-vous ! > 03

Une rencontre, un réseau… L’été est souvent propice aux rencontres > 04

Soiliance fait son cinéma ! Projet de documentaire « Un corps à soi » au Foyer Anne Bergunion à Paris > 04

Appel d’offre. Les deux institutions où Soiliance a permis la mise en place d’ateliers massage prennent le relais > 05

L’étude de l’année > 06

Le coin du libraire > 06

Portrait de praticienne : Carole Matassoni > 07